l'ETAT n'est pas le Père Noël

Je ne sais pas si vous regardez les JT de 20 heures depuis le début de la semaine.
Ils tournent tous en boucle sur ce qu'attendent les Français d'Emmanuel Macron après son élection.
Et les reporters vont "sur le terrain" interroger "les Français".
Et c'est tout simplement hallucinant.

 

ET QUE DISENT "LES FRANÇAIS"

Le Français qui prend de l'essence à la pompe attend que "l'État" compense la hausse de l'essence.
Le Français qui fait ses courses dans un supermarché attend que "l'État" bloque les prix alimentaires.
Le Français qui a une entreprise qui souffre des difficultés de recrutement attend que "l'État" l'indemnise pour la perte de chiffre d'affaires que cette pénurie provoque.
Le Français qui a une entreprise qui souffre des problèmes d'approvisionnement de Chine attend que "l'État" trouve un moyen de lui livrer sa marchandise ou qu'il l'indemnise.
Et ça continue pendant une demi-heure.
Tous les soirs.

 

C'EST HALLUCINANT

On savait déjà qu'on attendait tout et son contraire de l'Etat.
Depuis longtemps.
Mais depuis le COVID, on a vraiment passé un cap.
On a quitté la planète Terre.
On est dans une galaxie dans laquelle on croit au Père Noël.
Une galaxie dans laquelle le Président serait un super-héros, qu'on n'aime pas mais qui doit quand même faire le bien, et qui a le super-pouvoir de faire sortir du super-argent de son super-chapeau magique.

 

 LE PROBLEME

c'est qu'on a encouragé cette tendance.
On a fait croire que l'État pouvait et devait tout compenser.
On arrête l'économie ? Même pas mal, on paie tout.
On part en guerre ? Même pas mal, on crée des boucliers magiques.
Tout se passe comme si la France pouvait se déconnecter de toutes les misères du monde ou s'en immuniser.
A force d'avoir été "protégés", nous voilà transformés en enfants gâtés.
Gâtés et déconnectés de la réalité.

 

 

 

 

IL SERAIT...

...salutaire qu'on diffuse dans les médias des clips d'information courts, simples, basiques sur le budget de l'Etat.
Les recettes.
Les dépenses.
Les déficits.
Les dettes.
2 minutes seulement même.
Pour expliquer que nos gouvernants sont des simples mortels.
Même Jupiter.

 

 

ALORS ON VA COMMENCER NOUS-MEMES...

 

LE BUDGET DE L'ÉTAT POUR LES NULS

Comme pour un ménage, un État a des recettes et des dépenses.
Mais contrairement à un ménage, un État peut être structurellement déficitaire mais les déficits accumulés sont financés par une dette qui elle-même doit être financée par des investisseurs et depuis quelques années principalement par la Banque centrale européenne.

 

LES RECETTES

L'impôt sur le revenu, 26.5% des recettes dans la loi de Finances 2022
L'impôt sur les sociétés, 12.7%
La TVA, 31.3%
La TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits energétiques), 5.6%
Auxquels il faut rajouter l'impôt sur les BIC, la CSG, l'IFI.
Et les recettes non fiscales, 6.1% des recettes: revenus des participations et du patrimoine de l'Etat, les radars, les jeux par exemple.

 

LES DÉPENSES

Elles sont classées par "missions" de l'État.
Il y a 34 missions.
L'Enseignement, 10.8% des dépenses
La recherche et l'enseignement supérieur, 4.1%
La solidarité, 3.9%
Les sécurités, 3.2%
L'écologie, 3%
La défense, 8.3%
Investir 2030, 4.7% etc.
Auxquelles s'ajoutent les 18.2% de remboursements et dégrèvements (les cadeaux).
Mais surtout 28.9% en "engagements financiers de l'état", le paiement des intérêts sur notre dette et l'amortissement de notre dette.

 

C'EST DONC TRES SIMPLE

Si les dépenses sont supérieures aux recettes, l'Etat a un déficit.
C'est le cas en France depuis près de 50 ans.
Et si on veut dépenser toujours plus, il faut soit "gagner" plus, donc augmenter les impôts, soit emprunter plus, si la BCE peut nous prêter plus, mais consacrer de plus en plus d'argent au remboursement de la dette.
A aucun moment, comme vous le voyez, il n'y a de tour de magie ou d'intervention supranaturelle.
C'est de la comptabilité.
Et en comptabilité tout doit toujours s'équilibrer un jour.

 

SI LES FRANCAIS

Veulent plus, ils vont devoir payer plus.
Eux, ou leurs enfants, ou leurs petits-enfants.
Voilà, c'est simple.
Mais tout le monde fait mine de ne pas le comprendre
.